dimanche 27 juin 2010

Existe-t-il une longueur de jupe idéale pour faire du vélo et autres questions existentielles



J’ai soumis ce titre à mon éditeur, mais il dit que c’est trop long, que le bouquin ne se vendrait pas. N’importe quoi. Parlez de longueur de jupe et aussitôt, une soirée qui s’annonçait sans histoire s’anime. Mieux: montrez un peu de peau sur la piste cyclable et un trajet tout con de la maison au bureau se pave péripéties pour la plupart réjouissantes pour l’ego. Sauf que, faudrait quand même pas causer des accidents, ni risquer de dévoiler davantage de nos charmes qu’il serait de bon ton de le faire. Moi, je dis mi-cuisse MAX et, les matins de fesses tristes, un legging, juste au cas ou l’arrière-train se ferait justement trop traînant.

Et puis, il y a évidemment le truc ultime qui consiste à rouler mon jupon mignon dans du papier de soie et à le déposer dans ma sacoche ORTLIEB (un fourre-tout hyper-pratique tant pour faire les courses que pour transporter élégamment ma paperasse et que j’ai aussi déniché au Yéti). J’y mets aussi mes escarpins et mes accessoires et hop! Même ma patronne commence à croire que c’est possible de rouler cool



Et vous, vous faites comment?

dimanche 20 juin 2010

Plates contrées

En certaines plates contrées – plate comme dans «relief plat» – le vélo-boulot est un mode de vie, pas un défi. Pour les Hollandais, les Irlandais, les Danois, les Anglais, rouler au travail relève de l’évidence. Je dirais même plus : pédaler chic est un art qu’ils pratiquent avec une grande aisance, un naturel déconcertant, partout et en tout temps. Et en fouillant un peu sur la toile, on découvre que plusieurs de ces cyclistes urbains n’hésitent pas à partager leurs trucs et leurs trouvailles. Un exemple? Sur Vélo Vogue, une cyclo-fashionista explique comment elle porte de mignonnes culottes vintages sous sa jupe, histoire de garder un look à la fois humble et hip.

Sur London Cycle Chic, une yummy mummy sur roues parcoure la ville avec bébé sur un ingénieux siège avant et croque de jolies photos de ses congénères. Quant à Copenhagen Cycle Chic, il est décrit par The Guardian comme l’un des dix blogs fashion les plus hot.

Quelles sont vos bonnes adresses?

lundi 14 juin 2010

Parlons cul


Pas envie de vous dire comment mon brushing tient avec la pluie des derniers jours. Il ne tient pas: j’ai une gueule d’épagneul, l’air «super-heureux-d’être-content» en moins. Je ne vous dirai pas non plus que malgré les supers gardes boue et le protège jupe, je n’arrive pas au boulot les jambes légèrement dégoulinantes, suffisamment pour avoir à passer un papier kraft brun qui sent le vieux truc recyclé dessus. Beurk.

-Quoi?!?! Mais de QUOI je me mêle???
-(Mon chum, qui lit par-dessus mon épaule) Ben là, chérie, faut que tu sois un peu positive, tu peux pas juste chialer, t’es censée donner envie aux filles de faire du vélo.

Bon, il ne semble pas avoir l’intention d’aller filer ses mousses de nombrils pour s’en tricoter un pull.

Okay… Positif. Euh…

Ah! Mon siège! Oui! Mon siège!

-Ta selle? (Toujours mon chum qui ne lâche pas son poste)
-Ben ouiii, mon suuuper siège en cuir!
-Mon lapin, elle est belle ta selle, mais elle est tellement dure que je suis certain que t’as super mal au cul et que, au fond, c’est pour ça que t’as l’air bête.

C’est pour vous dire: TOUT LE MONDE PENSE QU’UN SIÈGE DE VÉLO EN CUIR C’EST INCONFORTABLE. Rectifions tout de suite cette perception. Si vous devez avoir une seule certitude dans la vie, c’est qu’un siège de cuir, c’est le bout de la m…

À ma connaissance qui, en matière de vélo est fort limitée, j’en conviens, Brooks England manufacture de loin les modèles les plus intéressants sur le marché. La compagnie anglaise existe depuis 1866 et son premier siège a vu le jour en 1882, lorsque le cheval du fondateur de la petite entreprise de harnais fut terrassé par une crise cardiaque. John Boultbee Brook, ne pouvant se permettre d’acheter une autre bête, décida de commuter au travail en vélo, mais il fut affligé d’un incommodant mal de derrière tant le siège de sa bicyclette était inconfortable. Naquit la fameuse selle à ressorts qui se moule avec le temps au popotin de son proprio. Une révolution. Encore aujourd’hui, je vous mets au défi de trouver petit siège injecté de gel aussi confo… Et oui, aussi beau.

jeudi 10 juin 2010

C'est de bonne guerre

Amis cyclistes, passez-vous le test d'Andrew Clark du Globe and Mail? C'est de bonne guerre et non, puisque vous me le demandez, ce n'est pas Clark qui m'a beuglé dessus la semaine dernière!

D'autres messages suivront...

lundi 7 juin 2010

Potins vélo

Croisé coin Laurier et St-Denis vendredi dernier: Michel «Vélo» Labrecque.

La scène: Il se «parque» en double file à côté de moi. Je me retourne pour savoir qui est l’énergumène qui ne se gène pas pour prendre ses aises… Je suis encore échaudée de mon expérience du matin (lire l’entrée du 4 juin pour savoir pourquoi). Quoi! Michel «Vélo» Labrecque ne porte pas de casque!


Je n'arrive pas à me contenir:


-Vous! Vous ne portez pas de casque!

-Moi? J’haïs ça! Mais le tien est super beau.


Je rougis. La lumière elle, passe au vert et «Vélo» Labrecque redémarre en fou. Je remonte en selle, tranquillement. Ouais, il est cool mon Nutcase et puis j’adore le slogan, «I love my brain». Même si en l’essayant, au Yéti, j’ai demandé à Steve de regarder ailleurs. Je suis comme ça moi, prête à ruiner mon brushing pour sauver mon cerveau… Prudente donc, mais pas folle au point de croire que je suis cute avec un bol sur la tête.



Encore que…


Je roule donc assez tranquillement pour me faire dépasser par un autre cycliste qui lui, ralentit à ma hauteur et me dit: «J’ai presque envie d’enlever mon casque, si ça peut donner envie aux jolies filles de m’aborder…»



vendredi 4 juin 2010

«Existe-t-il une culture du vélo à Montréal?»

C'est Paul Journet, dans La Presse ce matin qui pose la question.

Ma réponse sera brève: NON! La scène: je roule en sifflant presque dans un sens unique (oui, je roule dans le bon sens) à distance polie des voitures stationnées. Un fou furieux trouve que la rue n'est pas assez large alors qu'un tank pourrait facilement passer. Il accélère (mon pouls aussi), applique les freins (mon coeur s'arrête) et klaxonne (dernier soubresaut). Il poursuit à toute vitesse, je tappe sur mon casque et lui fait signe qu'il est complètement malade! Il s'arrête, sort de sa boîte à savon et me crie que je suis folle, que je prends trop de place et surtout, qu'il se fera un malin plaisir de me rentrer dedans la prochaine fois.

Je reprends la question: Existe-t-il une culture du vélo à Montréal?

mercredi 2 juin 2010

La princesse et la grenouille



Kona Afrika Bike 2010



Batavus Blockbuster Classic Lady Dutch

Je disais? Ah oui, ouch. Steve et son essai routier. D’abord, visez un peu le lineup plus haut:

Il y avait une aussi un vélo pliable, qui m’a transportée, en deux coups de pédale, au pays de Barbie. Va pour l’ergonomie, mais la bibitte était si légère que j’avais l’impression d’avoir un petit Transformer entre les pattes. Il allait forcément vouloir se métamorphoser en plein transport. Sinon, j’ai compris que ça n’est pas un hasard si Batavus rimait avec Brutus. La bête est mastoc, mais elle fait son effet. C’est d’ailleurs ce qui m’a valu un bleu sur le tibia. De l’autre côté de la rue, un couple dans la quarantaine coulait des jours heureux dans le Mile-End alors que je passais, roulant péniblement en 4e vitesse sur un terrain légèrement en pente. Cela donna tout le loisir à Monsieur de reluquer… le vélo. Évidemment, le mec, a sifflé à l’intention de la bicyclette! Et la Madame a fait les gros yeux. Et moi, confuse, je me suis pris le talon dans la pédale et j’ai failli échapper le mastodonte et, accessoirement, me tuer.

Je n’avais aucune intention d’en parler à Steve, vous pensez bien. J’aillais tout simplement lui dire que je n’avais pas senti de papillon. Même pour le petit Kona qui, au départ, m’avait fait craquer. Et les papillons, c'est suuuper important. Je voulais juste filer en douce avant que le bleu n’émerge et m’oblige à reconnaître le rôle que je venais de jouer dans une chicane de ménage ou peut-être pire, dans un divorce!

Et c’est là qu’elle m’est apparue, ma princesse. Princess Sovereign pour être plus exacte. Steve tenait le Pashley par sa selle de cuir vieillie et je suis certaine que quelque part, dans l’un des foyers artsy et épanouis du Mile-End, Alain Barrière chantait «Elle était si jolie-eeee». Durant les précieux instants que dura notre premier rancard, Alain Barrière chantait de plus en plus fort dans ma tête. Alors qu’à quelques coins de rue un couple agonisait, ma princesse et moi étions à l’aube d’une folle passion. L’Amour, c’est ben pour dire, a ses raisons que la raison ne connaît pas.


Ma princesse à moâ.

mardi 1 juin 2010

Un vélo comme une citrouille

Paraît que le vélo, c’est comme le vélo: ça ne se perd pas. Et si on a jamais été à l’aise sur deux roues, on fait quoi?

***

- Qu’est-ce que tu cherches exactement?
- (Sueurs froides, sourire nunuche, tousse tousse)
- C’est quoi la distance que tu as à parcourir entre la maison et le travail?
- 4 miles! (j’ai pris l’info sur googlemaps, je sais même pas combien ça fait en kilomètres)
- Ok… Euh… T’es sur l’Île donc, je te conseille un vélo urbain qui va être agréable à conduire sur un terrain relativement plat et qui aura l’avantage de pouvoir supporter des charges, si tu veux transporter ton ordi par exemple…
- Ok… Euh… Est-ce que je vais suer beaucoup? Je veux dire, est-ce que je vais être obligée de me changer en arrivant au bureau? Et aussi, je demandais quelle est la hauteur maximale de talons avec laquelle on peut pédaler sans se péter la gueule?
-(Sueurs froides, sourire poli, tousse tousse)

Bon, imaginez la discussion qui se poursuit en filigrane, pendant que la voix de la narratrice explique la scène: je parle à Steve de la boutique Le Yéti, coin St-Laurent et Fairmount. J’y suis parce que je sais de source sûre (c’est mon boulot après tout!) qu’ils possèdent une super flotte de vélos urbains… Et puis, j’ai entendu dire (là, fallait que je vérifie me sources) que les mecs qui bossent là-bas ne sont pas mal. Je m’égare.

Je suis donc à la recherche de ze vélo, celui qui me portera, telle la citrouille de Cendrillon, du point A au point B. Je le veux rutilant, beau, grand, fort. Je veux qu’il m’invite au resto et me couvre de fleurs… Euh. Je m’égare. La vérité, c’est que je cherche par tous les moyens d’oublier que le vélo, moâ, j’haïïïs ça. Vade retro souvenirs amers de cette ferraille bleu poudre de la taille d’un bœuf que j’ai jadis possédée et qui m’a mise par deux fois sur le chemin de chauffeurs de bus qui ont voulu attenter à mes jours.

***

Toujours est-il que j’ai fini par faire l’essai de quatre vélos, après avoir répondu au questionnaire de Steve qui devait se tordre de rire derrière sa barbe de trois jours. Mais je vous raconte la suite demain, parce qu’il faut que j’aille appliquer de la glace sur mon tibia.

Demain, j’ai dit.